Bien qu’ayant une formation de peintre et de sculpteur, c’est par la gravure que Paul Cloutier a choisi de s’exprimer. « C’est la trace de vie qui m’intéresse, explique-t-il, car l’objet avec sa présence physique serait un détournement trivial sur lui-même. L’objet a trop de matière, pas assez d’esprit. Pour moi, la matière de la sculpture a une lourdeur qui empêche l’esprit de pouvoir voyager. Comme graveur, je veux projeter l’esprit du spectateur vers autre chose que son objet. »

La collagraphie telle qu’il la pratique est une technique d’expérimentation, un procédé de ciselure à travers lequel il combine le dessin à la sculpture. À l’application de la matrice, l’entaille, la striation et le grain de la matière produisent un effet de relief sur le papier d’estampe. L’atmosphère de ses compositions est ainsi nuancée et la gravure en tire son expression de fond.